
Un bien beau chevreuil aperçu par hasard… Merci Dame Nature!
Une petite introduction
Au sommaire
Me revoici ou plutôt nous revoici, car il s’agit de nouveau d’un souvenir de vacances. Je vous emmène cette fois dans notre deuxième zone de prédilection: les Vosges.
Notre périple commence à l’hôtel Les Sapins de Le Ménil. Ceci n’est pas de la publicité, mais ces dix dernières années, à chaque fois que nous sommes allés dans les Vosges, nous trouvions accueil dans cet hôtel. Un cadre très familial, des prix corrects et surtout une qualité du restaurant vraiment top. Les hôtes de l’époque, Marie-Hélène et Joël Daval accompagné de Fabienne, une employée avec qui nous avions sympathisé, rendaient ce lieu très chaleureux. Cela fait maintenant quatre ans que nous n’y avons plus été. Je sais que la gérance a changé entre temps. J’espère vraiment que les nouveaux Maitres des lieux ont gardé la même philosophie. Il me tarde d’aller vérifier.
Bref, ça va Julien, on a compris. Tu adores l’hôtel! Le récit maintenant.
Une randonnée prometteuse
Nous sommes un mardi et presque à la fin de notre séjour de cinq jours. Joël nous amène le café en nous demandant, comme à l’habitude, si tout va bien. Nous entamons une petite discussion avec lui puis il est maintenant temps d’établir le programme de la journée. En croquant dans un croissant, nous sortons la carte de la région.
Notre objectif est de faire toutes les randonnées autour des lacs. Il en manque deux. Nous avons donc le choix entre le Lac de Blanchemer et celui d’Altenweiher. À la lecture du guide des randonnées des Lacs pris quelques jours plus tôt sur le présentoir de l’Hôtel, un détail attire mon attention. L’accès au lac d’Altenweiher ne serait possible qu’à pied, via la randonnée décrite. Cela semble prometteur. Le guide annonce 3h30 de randonnée et avec un dénivelé de 960m. Ma compagne de marche se laisse convaincre.
Pourquoi pas, de toute façon, on a dit qu’on les faisait toutes.
L’ auberge de la Chaume du Firstmiss
Nous terminons notre petit-dejeuner, prenons quelques fruits en plus et remontons dans notre chambre nous changer pour cette promenade. Le soleil est au rendez-vous! Ca va être super.
Le pied du Rothenbachkopf. Ce lieu sera d’ailleurs le théâtre d’un prochain récit
En descendant les marches vers le parking, nous croisons de nouveau Joël qui nous demande si nous avons trouvé notre bonheur. Lui expliquant quel promenade nous allions faire, il m’indique qu’il y a une grosse présence de Chamois dans cette région. Cela ajoute encore plus d’intérêt à cette excursion. Nous n’avons encore jamais vu de Chamois, en vrai entendons-nous. La rencontre n’aura d’ailleurs lieu que l’année d’après mais ceci est une autre histoire 🙂
Nous voila parti. Nous traversons Cornimont puis La Bresse afin de nous rendre au départ de cette randonnée, L’auberge de la Chaume du Firstmiss.
Le temps se couvre, un léger voile nuageux commence à arriver et le vent qui souffle est assez piquant là-haut. Nous sommes tout proche du Rothenbachkopf. Ce sommet situé à 1316m d’altitude est à la frontière entre l’Alsace et les Vosges. C’est un endroit que j’affectionne personnellement. Un point de vue magnifique.
En avant compagnons!
Hop, les sacs sur le dos! Chacun le sien. Le ravitaillement réparti entre nos deux sacs à dos. Les vivres, cartes et pansements dans le sac de ma Femme et les bouteilles d’eau accrochées à l’extérieur de mon sac photo! A l’intérieur, pas la peine c’est plein de matériel 🙄.
Comme d’habitude, petit réglage approximatif de l’appareil photo. Comme pour le récit de l’Écuyer et du Roi (que je vous invite à lire si ce n’est déjà fait), on ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Et c’est encore plus vrai dans une région que l’on ne connait pas.
Nous voila partis. Nous traversons d’abord les prairies de l’Auberge. Nous permettant au passage d’admirer les magnifiques paysages avoisinants.
Nous marchions à bon rythme, bien décidés à découvrir ce fameux lac. Au fur et à mesure de la promenade, les paysages changent pas mal. Nous avons quitté le champs depuis quelques minutes et nous voici à présent sur une parcelle plus rocailleuse avec une montée bien soutenue.
Le chemin devient de plus en plus rocailleux et étroit. Finalement, nous arrivons dans une parcelle de myrtilliers sauvages.
Un visiteur inattendu
L’endroit est désert. Nous nous trouvons en lisière de forêt. Celle-ci est un peu en contrebas de notre position. Nous avons une belle vue sur toute la clairière. Les nuages se sont dissipés et l’endroit est maintenant illuminé par le soleil voilé mais assez présent. On est bien là. Tellement bien que nous décidons de manger une collation à cet endroit. Nous nous installons sur une grosse pierre et commençons par nous désaltérer.
Pfiou, nous ne sommes pas partis depuis longtemps et j’ai déjà les mollets qui tirent. Il faut dire que nous aimons beaucoup marcher mais pratiquons de petites distances dans notre dénivelé ardennais quelques fois par mois ou semaine si nous avons le temps. Ici, cela fait déjà quatre jours consécutifs que nous marchons.
Je m’apprête à déguster un biscuit quand tout à coup, devant nous, je remarque une tache brune qui n’était pas là quelques secondes auparavant. Je fais signe à Mélanie de ne plus bouger, me saisis des jumelles et pointe en direction de cette tâche.
Un brocard!
Il ne semble pas nous avoir vu. Je n’observe pas plus que ça ses bois, obnubilé par son regard et sa taille. La surprise viendra d’ailleurs beaucoup plus tard.
Le mètre de trop?
Je me tourne vers ma compagne et lui chuchote de ne pas bouger, que je vais ramper jusqu’au chevreuil pour le photographier car je suis trop loin. 300m nous séparent de lui. (Comme pour le repos du Grèbe, un autre de mes récits qui est sur ma page Facebook, elle fait preuve d’une patience infinie, me laissant vaquer à mes occupations sans rien dire. Je sais que ça doit être ennuyant d’attendre que son énergumène de son mari en ait fini avec sa photo 🙄 Je profite donc au passage pour lui adresser un petit mot : Merci ma chérie 😘).
Me voici donc parti d’abord à quatre pattes dans l’étendue verte. L’approche est compliquée, les myrtilliers forment des boules sous les genoux et la progression discrète n’est pas simple.
Arrivé à plus ou moins 200m de lui, je décide de commencer à ramper. Notre ami à poil ne m’a toujours pas remarqué. Je sais cependant que je vais arriver dans la zone critique. La configuration du lieu est un atout, il n’y a pas de vent. Impeccable cela ne peut pas me trahir. Oui mais, du coup, il n’y a rien non plus pour atténuer mes bruits.
Mes mains sont déjà un peu marquées de rouge. Ouille mon pantalon doit être dans un bel état!
Je décide de faire une pause. Déjà pour me reprendre et ensuite, plus j’avance, plus les branches au sol sont sèches. le bruit devient trop présent. Cela devient risqué de faire fuir le cervidé.
Allez encore quelques mètres et ce sera parfait. Tous les photographes animaliers pratiquant l’approche ont, je pense la même hantise: le mètre de trop. Je me pousse donc en avant avec les jambes et tout à coup il relève brusquement la tête. Ho non! Suis-je repéré?
La feinte
Il replonge la tête dans son repas. Je ne bouge toujours pas. Le chevreuil agit souvent de la sorte. Lorsque quelque-chose lui semble étrange mais qu’il n’arrive pas à déceler quoi, il fait mine de retourner à ses occupations et subitement il relève la tête. Il peut répéter cela plusieurs fois afin de finalement repérer l’intrus. C’est le jeu du 123 piano de notre enfance 😉
Je reste donc totalement immobile, le regardant faire son petit manège. J’ai le cœur qui bat fort, j’essaye de contrôler ma respiration. Je ne veux pas qu’il parte maintenant. Pas si vite.
Il continue, une fois, deux fois, trois fois… Les mouvements d’observations sont aléatoires on n’est donc jamais sûr qu’il soit rassuré et qu’il est passé à autre-chose.
Quelle surprise!
Le jeu continue encore et encore. Tout à coup se dégageant sur le fond vert, j’aperçois sa superbe coiffe! Une coiffe comme je n’en avais jamais vu auparavant. De très long bois, très perlés. Dépassant bien largement au dessus de ses oreilles.
Avant de partir, je rêvais d’une rencontre avec un chamois, je venais de rencontrer un chevreuil exceptionnel (pour moi s’entend). Il lève le museau en l’air. Aie, il tente de capter une odeur. Je crois qu’il sait que je suis là mais pas encore où.
Je profite du mouvement pour amener l’appareil à mon œil. Je dépose le collimateur sur le chevreuil. L’appareil accroche le sujet, le moteur d’autofocus se met en route, la stabilisation également (Elle n’est pas des plus silencieuses sur le Sigma). Tout à coup, notre quadrupède tourne sa tête vers moi. Diantre (je jure beaucoup dans la vie. J’essaye de rester poli ici), je suis allé trop près. Par reflex, je presse le déclencheur une seule fois et le relâche aussitôt provoquant la retombée du miroir dans la foulée. Ce qui rajoute encore un facteur sonore étrange pour l’animal.
Je ne pense plus qu’a une chose, qu’il ne s’enfuie pas!
Une retraite calme
Notre protagoniste se retirant gentiment dans le bois
Je ne bouge plus, ne déclenche plus. Je suis trop près. Erreur de ma part! Le but est maintenant de faire qu’il ne parte pas complètement affolé! Pas la peine, dès lors, de balancer une rafale de 8 images/secondes.
Visiblement, il sait qu’il vient d’entendre quelque-chose d’anormal, mais il ne voit pas de mouvement, ni de forme.
Le chevreuil est de nature curieuse, mais point trop n’en faut, il finit par repartir gentiment vers le bois, me permettant de prendre une dernière photo de sa retraite.
Je me relève alors rempli de tâches de myrtilles et retourne près de ma compagne pour qui le temps à dû sembler bien long (Il faudra une fois que je fasse une interview sur ses impressions à elle). Je n’ai pas pris le temps de vérifier la photo.
Pour la petite histoire
Nous avons donc continué notre randonnée non sans mal car les rochers étaient mouillés et le dénivellé négatif plus important que ce à quoi nous avions l’habitude. Une fois arrivés au lac, quelle satisfaction. Un paysage magnifique. Le lac enclavé avec autour des milliers de sapins bordant les flancs de la cuvette.
Tout à coup, un « Bonjour Madame Mélanie » résonne dans le calme ambiant. Ma femme est institutrice et un de ses élèves en vacances dans la région venait de la reconnaitre. Interpellé, je fais remarquer aux parents qu’ils ont des enfants très en forme car la randonnée n’était pas de tout repos. La maman me répond: « Ha non, on est venu en voiture nous! » .
Je ne vous cache pas avoir été un peu déçu un moment. En effet, le guide stipulait que l’accès était uniquement rendu possible à pied. Et bien non! Il y avait un parking près du barrage. 😂
Nous nous sommes assis dix minutes sur un des bancs pour admirer une nouvelle fois cette pépite Vosgienne. Et nous avons repris le sentier pour, cette fois, tout remonter.
Et pour finir…
C’était une longue histoire. Mais je voulais mettre un maximum de détail histoire de renforcer l’immersion. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires ou sur mes différents réseaux